Poissons vifs, morts, entiers ou en lamelle
" Proposer un petit poisson à un bar, redoutable carnassier, quoi de plus naturel ? "
Le bar est un chasseur. Il poursuit un poisson
pour se nourrir et parfois même pour jouer ou
défendre son territoire. Lorsqu’il est en phase
alimentaire, une proie potentielle blessée est
une cible prioritaire. En une bouchée, le petit
poisson transmet au bar un apport calorique
important, et les gros bars le savent bien, sur la face Atlantique comme en Méditerranée.
Le lançon est le vif le plus célèbre. Les bars
se nourrissent des petits lançons des baïnes
par dizaines. En été, le gros lançon est présent
partout le long de la côte comme au large sur
les hauts fonds. Sa notoriété fait d’ailleurs de
l’ombre aux autres proies elles-mêmes très
appréciées par les gros bars. L’été, les maquereaux,
chinchards, sardines, sprats, éperlans,
anchois ou encore aloses sont tous les victimes
des bars affamés. Chaque proie s’utilise sur
sa zone d’évolution et à la bonne époque.
Ainsi, un mulet vivant employé au large dans
une dizaine de mètres de fond ne donnera rien,
il doit être utilisé autour d’une zone portuaire
dans de faibles profondeurs, là où il vit ! De
même qu’un tacaud ou un merlan utilisé
comme vif en juin ne fonctionnera pas, ou
exceptionnellement, alors qu’en arrière saison
c’est l’une des meilleures esches sur la face
ouest de la France.
Très peu utilisés, les petits poissons plats, omniprésents
sur les plages et hauts fonds sableux,
sont des proies courantes des gros bars.
Le tacaud
Où trouver les tacauds ?
On les trouve aux alentours des ports, épaves et enrochements. Ils se pêchent en générale aux vers du type arénicoles ou néréides, mais également aux trains de plumes. Dans tous les cas, les hameçons doivent être de petite taille, idéalement n° 12 à 8 dans les ports ou sur les digues, ou n° 8 à 4 au large, sur une épave ou en pleine eau.
Conservation des tacauds
Dans de l'eau fraîche bien oxygénée. Il est conseillé de les utiliser rapidement ou dans les heures qui suivent la capture si on les conserve simplement dans un petit seau.
Avec une bonne organisation, on les conserve une semaine dans un contenant de plus de 50 litres oxygéné par un aérateur alimenté en 220 V.
Amorçage des tacauds
La meilleur présentation de ce vif est l'eschage par la lèvre inférieure ou par la lèvre supérieure, pour lui laisser une grande liberté de nage et le maintenir vivant plus longtemps. Un hameçon de type octopus n°2/0 à 3/0 convient bien.
Lançon (ou équille)
On capture le lancon au train de plumes avec des hameçons n° 8 ou 6 et du fil 22/100 à 35/100 en dandinant ou au lancer-ramener, de juin à août selon les secteurs. En général, on utilise le lançon (ou équille) en vif. Il est possible d'utiliser l'équille morte, notamment par mer formée.
Amorçage du lançon (ou équille)
On passe l'hameçon entre les 2 yeux ou par la lèvre inférieure, ou par la queue. L'eschage entre les 2 yeux fait mourir le lancon plus rapidement.
Maquereau
Egalement pris au train de plumes, idéalement des hameçons n °2 et du fil 40/100, en dandinant ou au lancer-ramener avec éventuellement une cuillère. La bonne période se situe entre juin et septembre, exceptionnellement en mai et en octobre, ou toute l'année chez les poissonniers (maquereaux morts). On les coupe en général en lamelles, on peut aussi les utiliser entiers lorsqu'ils sont assez petits. On peut les utiliser vivants, notamment en bateau, sous réserve d'avoir un vivier à eau renouvellés et bien oxygénée.
Amorçage du maquereau
Lorsqu'on lève les 2 filets du maquereau pour chercher les belles prises, mieux vaut utiliser 2 hameçons 1/0 en tandem (ou continu).
Lorsqu'on coupe des gueulins (= lamelles ou lanières) dans les filets, mieux vaut piquer l'hameçon 2 fois.
Chinchard
On les prend exactement comme les maquereaux, et pendant la même période, mais ils ont la particularité de mordre au petit matin ou à la tombée de la nuit. Bien entendu, l’eschage (l’amorçage) est le même. Il est un peu plus difficile de lever des filets compte tenu du nombre important d'arrêtes. Le chinchard est plus coriace que le maquereau et se conserve plus facilement dans un vivier.
Autres poissons
Il existe beaucoup d'autres petits vifs souvent délaissés, par exemple de petites orphies, merlans, gobies, blennies, anguilles, mulets, sars...
Pourtant, capturer ces vifs, comme les autres petits poissons cités précédemment, pour les proposer au redoutable prédateur qu'est le bar, quoi de plus naturel ?
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